1988 – 1990
Au terme d’une pénible agonie de quinze ans, la République de 1943 a fini par être balayée pas une guerre improvisée, donc perdante, couronnée par un conflit fratricide suicidaire qui a abouti à la mise du pays sous tutelle syrienne. Obtenue peut-être prématurément, mais certainement mal gérée, affaiblie en 1969 par l’accord du Caire, la souvernaineté nationale se retrouve, vingt ans plus tard, bridée par celui de Taëf qui a parachevé l’effondrement du camp chrétien, ultime barrage à la vassalisation du Liban. Générateur d’une Troisième République, confié à une classe politique qui n’a pas su en un demi-siècle fonder une Nation, l’accord de Taëf pourrait, s’il est mal appliqué, faire basculer le pays qui prône le vivre ensemble dans le chacun pour soi, le chacun contre l’autre. Sur fond de remises en question des équilibres régionaux et internationaux, le Liban sombrerait alors dans un communautarisme mortel, alimenté par le souci des uns d’assurer leur survie politique, l’acharnement des autres à vouloir accroître leurs acquis.
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